Le Bunker et les abris antiaériens de Villa Torlonia

Mussolini à la Villa Torlonia

Le rapport entre Benito Mussolini et la Villa Torlonia commence le 22 juillet 1925, quand la villa lui est accordée sur invitation du prince Giovanni Torlonia fils, dernier héritier de la branche descendante d'Alexandre. Au début, le Duce n'utilisa la villa que pour quelques réunions officielles ; ce n'est qu'en 1929 qu'il s'y installa avec son épouse Rachele et leurs enfants.

Le bâtiment choisi pour la résidence était le Casino Nobile, qui servait également de lieu de réception, accueillant les invités au rez-de-chaussée et, sur la place environnante, les réunions officielles, les entraînements d'escrime, les défilés et les réceptions. Les appartements privés de Benito et Rachele se trouvaient au premier étage, tandis que la salle de bal était souvent utilisée comme salle de projection privée.

La salle Bacchus, quant à elle, était appelée salle de musique en raison du grand piano sur lequel jouait souvent le jeune Romano Mussolini.
D'autres bâtiments, comme le Villino Medievale et le Casino dei Principi, servaient de résidences respectivement à son fils Vittorio et à la veuve de son fils Bruno et à sa famille.

La realizzazione dei primi rifugi La construction des premiers abris

Avec le début de la Seconde Guerre mondiale et les premiers bombardements sur l'Italie, il devient nécessaire d'assurer la sécurité de Mussolini même à l'intérieur de la Villa Torlonia.
La première pièce identifiée comme refuge fut une cave souterraine située sous le petit lac dit «del Fucino», construite par la famille Torlonia au XIXe siècle en exploitant, selon toute vraisemblance, une zone de cimetière préexistante, et à laquelle on accédait par une porte située en face de l'entrée est du théâtre.

Fin 1940, la cave (60 mètres de long et 5 mètres de large) a été équipée de portes à gaz, d'un système de filtrage et de régénération de l'air, d'un éclairage électrique et d'autres installations destinées à rendre le lieu plus confortable et adapté aux arrêts prolongés.
Cependant, on s'est vite rendu compte que la distance non couverte entre le Casino Nobile et la cabane (environ 150 mètres) constituait un point faible. De plus, le petit lac situé en dessous était une cible facile pour les bombardements.

En 1941, il fut donc décidé d'exploiter une pièce du sous-sol du Casino Nobile, utilisée à l'origine comme lavoir. Située immédiatement sous la salle de bal, elle fut renforcée par une couche de béton armé d'environ 120 cm d'épaisseur, équipée de portes étanches aux gaz et d'un système d'épuration et de renouvellement de l'air.

La costruzione del bunker La construction du bunker

Même cette deuxième solution est jugée insuffisante pour résister aux bombes des Alliés. Mussolini confie donc au Corps national des pompiers la construction d'un véritable bunker antiaérien sous la cour latérale du Casino Nobile, équipé de matériaux et de techniques plus avancés. Les travaux commencèrent en décembre 1942 pour un montant prévu de 240 000 lires, qui finit par être doublé : en effet, il fallut approfondir l'excavation pour les fondations et démanteler un couloir souterrain préexistant qui reliait la Tribuna à la Fontana avec une salle « secrète », voulue par Alessandro Torlonia.

Le nouveau bunker a été creusé à une profondeur d'environ 6,50 mètres, en dehors des fondations du Casino Nobile, mais on pouvait y accéder directement depuis le sous-sol de ce dernier.

Construit en forme de cylindre et protégé par un mur de béton de 4 mètres, le bunker était composé de plusieurs compartiments en forme de croix, avec deux sorties de secours : l'une sur le parvis latéral du Casino, l'autre à l'intérieur de la Tribuna con Fontana, que l'on atteignait après avoir emprunté un couloir souterrain.

Mussolini n'a cependant jamais eu l'occasion d'utiliser le bunker : lorsqu'il a été déposé le 25 juillet 1943, les travaux n'étaient pas encore terminés. La structure a toutefois servi d'abri aux habitants de la Villa et du quartier voisin pendant l'occupation allemande.

L'aménagement moderne du bunker

Le bunker propose une visite où l'approche historico-documentaire, qui fait référence à la Rome de la Seconde Guerre mondiale et au choix de Mussolini de faire de la Villa sa résidence dans la ville, s'accompagne d'une expérience immersive, avec l'intention de donner une idée de ce que c'est que de se retrouver dans un abri souterrain lors d'un raid aérien.

L'exposition commence donc par une partie «historique», qui documente la vie de Mussolini et de sa famille dans la Villa, la construction et le réaménagement du bunker antiaérien, et les bombardements alliés qui ont frappé Rome à partir de 1943.

L'exposition est suivie de trois salles multimédia, avec des projections synchronisées et des spatialisations sonores qui dessinent un scénario unique, reconstituant de petits épisodes de ce qu'a dû être la vie dans un abri antiaérien.

Depuis l'une des salles, un escalier raide mène à la dernière étape du parcours de l'exposition: le bunker proprement dit.

La possibilité d'imaginer les sensations d'un raid aérien est renforcée par une simulation assez réaliste qui ajoute à la partie sonore (sirènes, avions en approche, détonations) les vibrations du sol, réalisées à l'aide de 10 transducteurs placés sous le plancher.

La sortie du bunker donne directement sur les jardins de la Villa Torlonia.

Reinsegnements sur l'accès

Bunker et abri antiaérien accessibles uniquement par visite guidée
Heures d'ouverture, tarifs et réservation > Visite guidée du Bunker et de l'abri antiaérien